
En dépit de sa simplicité, ou plus sûrement grâce à elle, Va t’en, grand monstre vert ! est devenu un classique des bibliothèques enfantines, aussi bien pour travailler l’apprentissage des couleurs que pour réfléchir à la manière d’affronter ses peurs.

Ed Emberley
Éditions Kaléidoscope, 1996
ISBN 9782877671729
32 p.
12,20 €
Go Away Big Green Monster !
Traduit de l’anglais
(États-Unis)
par Isabelle Finkenstaedt
À partir de 2 ans
Le principe de l’album est très efficace.
Dans sa première partie, le monstre apparaît petit à petit, un nouvel élément de son visage se dévoilant à chaque fois que l’on tourne l’une des pages noires qui composent le livre. D’abord les yeux (jaunes), puis le nez (bleu), la bouche et les dents (rouge et blanches), les oreilles (bleues), les cheveux (violets) et la tête (verte).
Un texte accompagne ces ajouts successifs en les commentant de manière très simple.
Arrivé à la moitié, le texte change de ton : le lecteur affirme qu’il n’a pas peur du monstre et lui ordonne de disparaître.
C’est ce qui se produit dans la deuxième partie du livre où, par un habile système de pages de couleur, de découpes et de caches, les différents éléments du visage du monstre disparaissent à tour de rôle, à chaque nouvelle page tournée.

C’est drôle, très facile à appréhender. Les couleurs, le système ingénieux de découpes dans les pages, le texte dynamique et le dessin plutôt rigolo contribuent à faire de ce grand monstre vert le cobaye idéal pour surmonter ses angoisses imaginaires.
En jouant avec les pages, l’enfant a l’impression qu’il est le maître du monstre – une manière de découvrir très tôt que l’on peut garder le contrôle sur ses peurs, même les plus irrationnelles.