CYCLE VIVRE ENSEMBLE
C'est l'histoire d'un immeuble, durant une année complète. Dans cet immeuble ne vivent que des moutons, dont le narrateur, perché à sa fenêtre en quête d'animation. Car oui, au début, tout est calme et tranquille. Un peu trop peut-être. Chacun vit chez soi, sans se préoccuper des autres. Et puis, de nouveaux voisins arrivent. Pas des moutons. Des cochons, des loups, des crocodiles, des taureaux, des cigognes… Soudain, c'est une toute nouvelle vie qui commence pour l'immeuble et ses habitants. Certains en seront heureux, d'autres non. L'important, c'est que ça bouge !

Hélène Lasserre & Gilles Bonotaux
Éditions Seuil-Jeunesse, 2016
ISBN 9791023505870
32 p.
12,90 €
À partir de 3 ans
Merveilleux voisins est un album remarquable, à tous points de vue !
D’abord par sa taille : 21 cm de largeur sur 37 de hauteur.
Prenez une règle pour vous rendre compte de ce que cela représente : c’est tout un univers, fourmillant de détails, qui va se dévoiler devant les yeux du jeune lecteur.

Il fallait bien ça pour représenter les différents étages de l’immeuble, et révéler au mieux les nombreux changements qui s’y déroulent tout au long de l’année.
En effet, Merveilleux voisins est un album d’observation. Chaque double page correspond à un mois, avec ses changements de saison bien sûr, mais aussi et surtout les nombreuses évolutions provoquées par l’installation des nouveaux voisins.

Le texte, situé en bas des pages, aide à cadrer les changements principaux, à accueillir les nouveaux personnages, à cerner les réactions des uns et des autres. Mais il faut aussi prendre le temps de scruter avec attention le moindre recoin des dessins, car il s’y passe beaucoup de choses.
Le dispositif laisse de la place à l’imaginaire de l’enfant, qui peut s’inventer des histoires en plus de celles que le livre raconte déjà.
Tout ceci est au service d’un propos aussi chouette qu’intelligent, sur les différentes manières de vivre, de concevoir la vie en communauté, d’accepter les différences des autres.
Certains moutons qui colonisaient l’immeuble au début finissent par s’en aller, incapables de faire cet effort, arc-boutés sur leurs certitudes et leur méfiance instinctive à l’égard de tous ceux qui ne leur ressemblent pas (les loups, forcément, ne peuvent que représenter un danger pour les moutons ! Alors que dans l’album, on se rend compte que pas du tout).
Et bim, une bonne petite tape sur le racisme ordinaire.

Les autres apprennent à cohabiter, et à créer un bel esprit de voisinage, plein d’enthousiasme et de partage, amenant l’album à un final plein de joie, de bonne humeur et de générosité.
Un message évidemment essentiel, qu’on ne peut que vouloir transmettre à nos enfants – en espérant qu’eux, plus tard, sauront mieux que nous vivre avec tous les autres… on peut toujours rêver !